Conseils en santé naturelle ...

Voyage au cœur de la digestion : Episode 1, la Bouche.

Mâcher c’est déjà digérer !

3/9/22
Voyage au cœur de la digestion : Episode 1, la Bouche.

Lorsque nous mangeons, un ensemble de processus physiologiques complexes se mettent en ordre de marche afin de permettre à notre organisme d’assimiler l’essentiel des nutriments et micronutriments contenus dans nos aliments.

Ces mécanismes, regroupés sous le terme de « digestion », sont constitués d’une phase mécanique et d’une phase chimique. Tout cela étant rendu possible grâce à l’intervention de nombreux organes. Les éléments non assimilables, sont, quant à eux, joyeusement (ou pas !) éliminés sous la forme de selles.

D’une manière simpliste, nous pouvons diviser le système digestif en 2 parties distinctes :

  • Un tube digestif, constitué de la bouche (dents, langue et glandes salivaires), de l’œsophage, de l’estomac, des intestins et du côlon.
  • Des glandes annexes, réunissant le foie, la vésicule biliaire et le pancréas.

Commençons par la bouche car, malgré notre propension à l’oublier > mâcher c’est déjà digérer !

Tout d’abord, dès que nous ingérons un aliment, une communication entre notre cavité buccale et notre cerveau s’établit. En mâchant, nous stimulons via le nerf trijumeau, la libération d’un neurotransmetteur, l’histamine, la libération d’une hormone anorexigène (coupe faim), la cholécystokinine et dans une moindre mesure, la sécrétion de la ghréline, une hormone orexigène (stimule l’appétit). Cependant, un repas pris sur le pouce, à l’aide d’un lance pierre, et ne dépassant pas les vingt minutes, ne permet pas d’obtenir une réponse satiétogène adaptée…nous sommes alors vivement et rapidement encouragés à manger !

D’autre part, selon les spécialistes, la mastication permettrait de réduire la glycémie post-prandiale en augmentant la réponse insulinique (1).

Plus étonnant encore, elle aurait une action anti-stress, assez efficace, en réduisant entre autres, la réponse hormonale de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et en minimisant la libération de cortisol et d’adrénaline en phase de stress (2). Ainsi, chez les personnes âgées, la perte des dents ou l’apparition de problèmes bucco-dentaires peuvent favoriser l’apparition d’un stress chronique par le biais d’une libération trop importante de cortisol et donc faire le lit de troubles cognitifs divers. 

Attention cependant, se jeter sur les gommes à mâcher en période de stress, n’est en aucun cas une solution idéale ! En revanche , augmenter sa consommation de fibres et préférer des aliments nécessitant un minimum d’effort de mastication s’avèrent beaucoup plus judicieux pour votre santé.

D’un point de vue chimique, la salivation, en plus d’humidifier les aliments, participe à la digestion par une action enzymatique. Cette enzyme, l’amylase salivaire, va découper l’amidon (un sucre complexe) contenu dans de nombreux aliments (notamment, les aliments à base de céréales, les féculents…). Or, selon les spécialistes, un mauvais « découpage » des amidons pourrait provoquer une modification du microbiote intestinal, en favorisant le déséquilibre du ratio lactate/butyrate, ayant pour conséquence une augmentation de la production de calories à l’origine d’une prise de poids (3).

En résumé, lors d’un repas, il est conseillé de :

  • Bien mastiquer (au minimum 10 fois chaque bouchée)
  • De manger dans le calme et d’éviter l’exposition aux écrans (télévision, portable, tablette…)
  • De manger en conscience (vous mangez en premier lieu pour apporter à votre organisme tous les éléments nécessaires à son fonctionnement)
  • Solliciter durant le repas vos 5 sens
  • L’odorat : les bonnes odeurs parvenant de l’assiette préparent la digestion en stimulant la salivation
  • La vue : selon l’adage n’oubliez pas que nous mangeons d’abord avec nos yeux, préparez-vous de belles assiettes !
  • Le goût : évitez les excès de sel, exhausteurs de goût…bien mastiquer révèle naturellement toutes les saveurs
  • Le toucher : vos lèvres et votre langue sont chargées d’analyser les aliments ingérés, doux, râpeux, froids, chauds…
  • L’ouïe : bien que peu sollicitée pendant un repas, nous « entendons » le croquant d’un aliment

Et surtout n’oubliez pas que le reste de votre tube digestif, lui, ne possède pas de dents, tout ce que vous ne faites pas dans la bouche augmentera, en conséquence, le travail des autres organes impliqués dans la digestion.  

Bon appétit !

  1. : Madhu V et al. Mastication frequency and postprandial bood sugar levels in normoglycaemic an dysglycaemic individuals : a cross-sectional comparative study. J clin diagn res 2016 Jul ; 10 (7) OC06-8
  2. Azuma K et al. Association between mastication, the hippocampus, and the HPA axis : a comprehensive review. Int J Mol Sci. 2007 Aug 3 ; 18(8)
  3. Mejia-Benitez M et al. Beneficial effect of a high number of copies of salivary amylase AMY1 gene on obesity risk in mexican children. Diabetologia. 2015 ;58 :290-4

Chacun de nos conseils est complet et individualisé