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Chronique de plante : La Prêle

La Prêle des champs fait partie comme les fougères et les lycopodes des survivants de l’ère paléozoïque.

18/10/22
Chronique de plante : La Prêle

La Prêle (Equisetum Arvense.L)

Autres noms : Barbe à la biche, Bouèy’chou (bouchon à nettoyer), Herbe à râper…

La Prêle des champs fait partie comme les fougères et les lycopodes des survivants de l’ère paléozoïque, une vraie dame préhistorique de plus de 350 millions d’années et qui n’a cependant pris aucune ride !

Jadis d’une taille monumentale, cette plante vivace est plutôt considérée aujourd’hui comme une petite envahisseuse de fossés et de bordures d’étang. Elle pousse en deux étapes, une première, fertile, où elle se dresse en tiges courtes, rougeâtres qui portent à chaque nœud, de petites feuilles triangulaires soudées en verticille elles-mêmes coiffées d’un épi pointu dispersant les spores reproductrices. Elle ne reste ainsi que peu de temps et laisse place à la deuxième étape, des tiges stériles d’un magnifique vert, gris vert ou vert pâle, fines, droites et également segmentées, aux aisselles desquelles jaillissent de petites branches aux multiples jointures. Aucune fleur ni aucun fruit ne sont produits. D’un point de vue botanique, la prêle ne ressemble d’ailleurs à aucune espèce connue.

Notons également que seule la prêle des champs (Equisetum arvense.L) est considérée comme officinale, bien qu'il existe dans le genre Equisetum d'autres types de prêles, comme la prêle d'hiver (Equisetum hyemale), la grande prêle (Equisetium telmateia))... Attention, si vous êtes amateur de cueillette sauvage, car certaines d'entre elles sont potentiellement toxiques, comme la prêle des marais (Equisetum palustre). BRUNETON (1993 p. 292) spécifie que, jusqu'à présent, les accidents n’ont concerné que des animaux herbivores. Toutefois, selon DUKE et al. (2002 p. 392), les jeunes enfants et les femmes enceintes ne devraient pas consommer de Prêle de façon prolongée, et ce quelle que soit l'espèce. 

Symbolisme : 

Dans son livre « Des hommes et des plantes » Maurice Mésségué évoque ainsi le savoir ancestral de son père :

[...] Naturellement les professionnels disent : « Nous, nous avons un don. » Il est incontestable qu'ils ont plus de sensibilité et qu'il y a de bons sourciers et de mauvais, et que, comme dans tout, l'expérience de l'opérateur compte. Mais il existe aussi des signes extérieurs qui indiquent la présence de l'eau : la configuration géologique du terrain, les plantes : prêles, certaines orties, certaines renonculacées... Tout ça n'est pas très sorcier ; mon père les appelait « les plantes qui devinent l'eau. » 

Il avait horreur des noms savants, des noms de livres : « Ceux qui leur ont donné ces noms ils ont la science mais pas le savoir. » 

Au niveau mental, la Prêle extrait la tristesse, la mélancolie, la dépression, comme elle draine l’eau des sols trop humides. En renforçant le premier Chakra, le Chakra racine, notre base, elle nous apporte de la stabilité, une pensée constructive et méthodique.

En ce qui concerne ses propriétés médicinales, elles sont principalement dues à sa richesse en minéraux et oligo-éléments, particulièrement en silice (5 à 10% de sa masse sèche), calcium, sels de potassium, magnésium, fer…Elle favorise au niveau urinaire l’élimination des métabolites et de l’eau en augmentant la quantité d’urine, produisant ainsi un effet « chasse ». Elle peut s’avérer utile, selon la Commission E allemande en cas de rétention d’eau, d’affections inflammatoires des reins et de la vessie. 

La Prêle agit également sur le squelette humain, plusieurs études ont ainsi démontré qu’elle pouvait induire l’ostéogénèse en stimulant l’activité des ostéoblastes. Ce qui la place en pole position dans la prévention et l’accompagnement de l’ostéoporose (notamment chez les femmes ménopausées), ainsi que des troubles articulaires. Souvent combinée à l’Ortie, très riche également en minéraux, elles forment ensemble en puissant « booster minéral » qui sera intéressant en cas de déminéralisation osseuse, de fracture ou simplement si l’on souhaite renforcer le tissus conjonctif, au niveau articulaire, cutané ou encore vasculaire.

La Prêle du fait de sa composition est aussi astringente, cicatrisante et hémostatique (favorise l’arrêt de l’écoulement de sang), et pourra aider à raffermir et reconstruire, en application externe, une muqueuse blessée. 

La présence de flavonoïdes dans la plante, explique son action diurétique. Elle possède enfin des propriétés anti-inflammatoires, immunomodulantes, antioxydantes, antidiabétiques et antalgiques

La Prèle nous invite à vivre au plus près de la terre, au rythme des saisons. Elle se réjouit quand un être se reminéralise par son corps, en savourant son infusion sur une durée de vingt et un jours !

Infusion de Prêle : mettre 1 c. à café de Prêle séchée dans 150 ml d’eau bouillante et laisser infuser 10 mn. Boire 2 à 4 tasses par jour. 

Sous forme de poudre : 1 à 2 c. à café mélangées à une compote ou un yaourt, 2 à 3 fois par jour selon les recommandations. 

Si vous préférez les compléments alimentaires, gélules ou comprimés se référer aux recommandations du fabricant. 

Usage externe : réaliser une décoction de plantes, en laissant bouillir 15 g de plantes sèches dans de l’eau pendant 10 mn, puis laisser infuser encore 15 mn. Laisser refroidir, puis appliquer à l’aide d’une compresse, plusieurs fois par jour sur la zone concernée.

Contre-indications : son usage est déconseillé chez les femmes enceintes, allaitantes et les enfants (traces d’alcaloïdes et notamment de nicotine). Si hypersensibilité aux substances actives ou troubles cardiaques et/ou rénaux avérés.

Tenir hors de portée des jeunes enfants. Ne pas dépasser la dose conseillée, ne se substitue pas à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain.

Valérie Lenfant

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