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Graisse blanche (WAP) et graisse brune (BAP) ce qu'il faut savoir

Les graisses brunes et blanches font partie intégrante du tissu adipeux, cependant leurs rôles sont très différents

6/2/24
Graisse blanche (WAP) et graisse brune (BAP) ce qu'il faut savoir

Les graisses brunes et blanches font partie intégrante du tissu adipeux, cependant leurs rôles sont très différents :

Les graisses brunes (« BAT » pour Brown Adipose Tissue) sont présentes dès la naissance (la production de chaleur étant chez les nouveaux nés un enjeu majeur de survie). Cette couche de gras a donc pour fonction principale de nous protéger des variations de température (via la thermogénèse). Sa quantité diminue avec l’âge (au profit de la graisse blanche) et se concentre sur certaines zones : autour du cou (thyroïde) et des trapèzes, le long de la colonne vertébrale, au niveau des surrénales et près du cœur. La coloration brune de ces adipocytes est la conséquence d’une concentration importante de mitochondries (nos centrales énergétiques) qui sont riches en fer.

En régulant notre température interne, les graisses brunes agissent en véritable « moteur à combustion » : elles puisent dans le stock de graisse blanche des lipides et des calories qui seront « brulés » pour réchauffer le corps (ce phénomène est rendu possible grâce à la présence d’une protéine spéciale, la thermogénine ou protéine « UCP1 »). Elles possèdent également la capacité d’augmenter notre métabolisme au repos en consommant, soit des aliments ingérés au cours de la journée, soit en puisant dans nos réserves ou dans notre tissu adipeux. En résumé se sont de véritables alliées minceur mais aussi santé :

·  Elles stabilisent la glycémie et nous protègent du diabète de type 2 (en augmentant la sensibilité à l’insuline et en régulant l’homéostasie du glucose. Elles stimulent également la synthèse d’une hormone, l’adiponectine, qui participe à la régulation de la glycémie)

·  Elles préviennent certaines pathologies, telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires (en consommant notamment le surplus de cholestérol pour assurer la thermogénèse)

De leur côté les graisses blanches (« WAT »pour White Adipose Tissue) peuvent sembler beaucoup moins sympathiques du fait qu’elles sont en charge du « stockage des calories » . Elles sont largement majoritaires (elles constituent environ 95% des adipocytes de notre organisme) et ont la fâcheuse tendance à se concentrer dans des endroits disgracieux comme le ventre, les fesses , les hanches et les cuisses !

Elles expriment environ 15 à 25% du poids total d’un adulte non obèse. Toutefois ce tissu adipeux blanc est loin d’être inutile puisqu’il constitue un réservoir énergétique auquel notre organisme fait appel lorsque nos stocks de sucres sont épuisés, notamment en période de froid, pendant un jeûne ou lorsqu’on fournit un effort physique important.

[Depuis peu un troisième type de graisse a été identifié : la graisse beige qui est le résultat du brunissement de certaines graisses blanches sous l’action du froid. Ces adipocytes ont la particularité de changer non seulement de couleur mais aussi de fonction, puisqu’ils se comportent alors comme des graisses brunes. On les nomme les « graisses induites » (pour ne pas les confondre)].

Le processus de la thermogénèse :

La thermogénèse peut être défini comme étant la capacité de notre corps à fournir de l’énergie dans le but de maintenir, dans notre organisme, une température interne constante autour de 37° (« thermos » vient du grec « chaud »et « genesis » la création). Car à la différence de certains animaux qui sont « hétérothermes » (leur température interne s’adapte à la température extérieure => plus il fait froid, plus leur corps se refroidit et inversement) ou « poïkilothermes » (chez les animaux à sang froid), l’être humain est « homéotherme » car quelle que soit la température extérieure, notre thermostat interne, lui, doit être maintenu autour de 37°.

De ce fait lorsque les températures chutent de manière importante, notre corps déclenche la thermogénèse, celle-ci pouvant s’effectuer de 2 façons : avec ou sans frisson.

La thermogénèse avec frisson :

Lorsque notre température interne s’abaisse au-dessous de 35°, notre corps, afin d’éviter l’hypothermie, réagit en activant notre système sympathique (celui qui détecte un danger) et divers signaux dont le plus connu est le fameux frisson. Ce phénomène provoque une contraction rapide et involontaire de certains muscles : par exemple lorsque nous claquons furieusement des dents c’est un muscle des mâchoires, le masséter qui entre en action, si ce sont nos poils qui se hérissent, il s’agit de nos muscles horripilateurs (la fameuse « chair de poule »). Ce mécanisme de défense naturel à pour but de transformer l’énergie cinétique en énergie thermique, il est un des moyens mis à disposition de notre corps pour produire de l’énergie chimique, l’ATP ou Adénosine Triphosphate (la contraction musculaire permet de libérer de l’énergie et ainsi de produire de la chaleur).

La thermogénèse sans frisson :

Ce mécanisme fait intervenir des cellules spécialisées dans la production de chaleur : les adipocytes bruns qui utilisent comme substrats les lipides et les glucides stockés par la graisse blanche pour produire de l’énergie (et ce sans trembler !). Elles agissent en réalité comme de véritables petites bouillotes portatives qui s’activent dans certaines zones du corps pour générer de la chaleur et se comportent à la fois comme « brûle-graisses » et comme chauffage d’appoint (l’énergie chimique libérée par la glycolyse, le cycle de Krebs et l’activité de la chaine respiratoire mitochondriale est utilisée dans le but d'augmenter la température interne).

Activer nos fameuses graisses brunes semble donc bénéfique non seulement pour notre tour de taille mais également pour notre santé, mais comment faire ?

Source image : https://doi.org/10.1016/j.redox.2023.102683

La stimulation par le froid 

C’est le moyen le plus rapide. Le froid va agir sur l’organisme de manière directe (par l’activation des thermorécepteurs, comme vu précédemment) mais également de manière indirecte :

·  L’exposition aux basses températures va inciter le corps à produire un neurotransmetteur spécifique, la noradrénaline. Or ce dernier booste l’activité des adipocytes bruns tout en stimulant la dégradation des graisses par le tissu blanc.

·  Autre voie d’activation endogène : l’hormone thyroïdienne (augmente le tonus sympathique) ainsi que des peptides synthétisés par les cellules du muscle cardiaque (les peptides natriurétiques).  

Précisons qu’une exposition prolongée au froid contribue au brunissement des graisses blanches aboutissant à la formation de graisses induites (les graisses beiges).

Selon une étude (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ajpa.22661) « une exposition au froid (16-19°C pendant 2h) augmente la proportion des sujets avec des graisses brunes actives de 50 à 90% »

Comment faire ? réduire la température des pièces de vie, ne pas hésiter à faire de belles balades revigorantes en bord de mer ou dans les bois même quand les températures sont négatives (20 minutes minimum), dormir dans une pièce fraiche (selon les scientifiques, une bonne nuit de 10h dans une pièce à 19° favorise l’activité et augmente la quantité des graisses brunes) et enfin entrainer votre corps à supporter le froid (en terminant la douche par un jet d’eau froide par exemple)

Autre moyen de stimuler nos adipocytes bruns : l’activité physique

Certaines études ont en effet démontré que l'exercice physique stimule la production d'une hormone peptidique découverte depuis peu, l'irisine qui est produite dans les muscles. Or cette hormone induirait le brunissement des dépôts WAT sous cutanés (les transformant en graisses brunes induites) et active les récepteurs des adipocytes bruns ce qui entraine une augmentation de la dépense énergétique et une amélioration de l’homéostasie du glucose. N'oublions pas également que l'activité physique stimule la libération de noradrénaline proportionnellement à son intensité (selon le résultat de divers tests 6 minutes d’exercices à haute intensité sont beaucoup plus efficaces que 40 minutes à faible intensité), et étant donné que les récepteurs β-adrénergiques sont sensibles au tonus sympathique, nous pouvons en déduire que l’exercice de haute intensité, en particulier, pourrait stimuler la BAT. Enfin l'activité physique favorise l'activité des peptides natriurétiques cardiaques qui rappelons-le jouent un rôle dans la conversion des graisses blanches en graisses brunes.

A vous de jouer !

Valérie Lenfant

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