Conseils en santé naturelle ...

L'accouchement naturel ou la naissance d'un mammifère

Tous les mammifères se cachent, s’isolent, s’éloignent du groupe, lorsqu’ils mettent au monde leur bébé...

17/1/23
L'accouchement naturel ou la naissance d'un mammifère

100 ans déjà avant DARWIN, Jean-Jacques ROUSSEAU osait classer l’être humain dans le monde animal. En effet, tous les mammifères se cachent, s’isolent, s’éloignent du groupe, lorsqu’ils mettent au monde leur bébé, car ils ont, comme tous les êtres humains, besoin à ce moment précis d’intimité. Pourquoi ?

Le processus d’accouchement est un processus extrêmement complexe durant lequel tous les mammifères doivent sécréter un certain nombre d’hormones spécifiques. Ces hormones sont libérées sous l’action de structures anciennes, archaïques, primitives, mammaliennes du cerveau que nous partageons depuis l’origine avec de nombreux animaux. 

De la même manière si vous observez une femme sur le point d’accoucher vous constaterez qu’instinctivement, si on la laisse faire bien sûr, elle se sentira mieux dans une petite pièce, un petit coin isolé, dans la pénombre.

Pourquoi un coin sombre ? tout simplement parce que durant l’accouchement la femme sollicite la partie primitive de son cerveau, en inhibant l’activité de son néocortex, sa partie rationnelle. Le noir, l’absence de lumière l’aide ainsi à se couper du monde, lui permettant de modifier son état de conscience, une opération nécessaire à l’équilibre hormonal. A l’inverse, la lumière est un puissant stimulant du néocortex, car le sens de la vue est, ne l’oublions pas, le plus « intellectuel » de nos 5 sens. Ce néocortex, très précieux pour l’évolution de notre espèce et qui demeure, hélas, trop souvent sollicité durant les accouchements, perturbe le processus de la naissance en inhibant les comportements qui sont socialement inacceptables (crier, souffler bruyamment, pleurer, ouvrir les sphincters etc.) et en érigeant des barrières mentales telles que le contrôle, la peur et le jugement.

Accouchement et hormones :

La première hormone impliquée dans l’accouchement, n’est autre que l’hormone de l’amour, l’ocytocine, qui induit les contractions utérines. C’est aussi pour cette raison que l’on retrouve cette hormone dans les préludes de l’acte sexuel et dans l’orgasme : les contractions utérines provoquées par la libération de l’ocytocine au moment de l’orgasme féminin, facilitent l’aspiration du sperme et donc la fameuse rencontre entre spermatozoïde et ovule. 

Durant l’accouchement, sa production est graduellement augmentée, ce qui allonge la durée des contractions et réduit l’intervalle entre chacune, rendant le travail de plus en plus efficace. 

Parallèlement à cette augmentation graduelle de la douleur, des endorphines (une morphine naturelle) sont libérées afin de maintenir la souffrance ressentie à un niveau supportable. Simultanément, cette molécule de la famille des opiacés provoque au niveau du cerveau une certaine confusion, permettant la mise « hors circuit » de notre néocortex, l’occasion pour notre cerveau primitif, celui qui sait instinctivement comment s’accoupler et accoucher,  de reprendre le contrôle des opérations.  

(Rappelons que les opiacés sont aussi connus pour créer un état de dépendance, rien d’étonnant alors que la mère et l’enfant sécrètent à chaque échange affectif des endorphines !).

Lorsque la dilatation est complète, la femme entre dans la phase la plus caractéristique de l’accouchement selon « la méthode mammifère » : le réflexe d’éjection du fœtus  (cette expression fut utilisée pour la première fois par la scientifique américaine Niles NEWTON, à propos des mammifères non humains). Ainsi, si la femme se trouve dans un environnement intime, qu’elle demeure libre de ses mouvements, elle libère au moment propice, une quantité importante d’adrénaline, l’hormone du froid et de la peur mais aussi celle impliquée dans la lutte et la fuite. Cette décharge d’adrénaline, sort la femme de son état de confusion, elle est à nouveau alerte et active ce qui permet le déclenchement du réflexe d’éjection du fœtus et la naissance de l’enfant. 

L’on prétend qu’au temps des chevaux et des maréchaux-ferrants, certains médecins utilisaient cette peur soudaine dans l’intention de rendre inutile l’utilisation des forceps :  ils criaient au moment opportun « faites chauffer les fers » ce qui provoquait chez la parturiente une décharge d’adrénaline si importante qu’elle déclenchait l’éjection naturelle du fœtus. Quant à l’enfant à naître, il bénéficie lui aussi de cette hormone : une décharge de noradrénaline lui permet de s’adapter à la privation physiologique d’oxygène qui caractérise la phase finale de l’accouchement. L’effet le plus visible de cet état hormonal est que lorsque l’accouchement n’est pas perturbé, le bébé naît avec de grands yeux et les pupilles très dilatées. Puis, instinctivement, guidé lui aussi par son instinct animal, le bébé, cherche naturellement le mamelon de sa mère. Dans l’heure qui suit la naissance, lorsque la mère et l’enfant se retrouve bien au chaud, en contact peau à peau, dans la plus grande intimité, l’enfant cherche et trouve dans l’heure qui suit sa naissance (certains sont plus réactifs que d’autres) le sein de sa mère, guidé par la différence de température avec la peau alentour et l’odeur particulière du sein nourricier (phénomène la aussi observable chez l’ensemble des mammifères non humains).

L’accouchement naturel est donc un processus involontaire, qui engage des structures très anciennes, primitives, que nous partageons avec tous les mammifères. Dans ce contexte, difficile d’admettre que nous puissions « apprendre » à une femme accoucher, car nous ne pouvons interférer avec un processus involontaire…nous ne pouvons que l’accompagner, sans le perturber tout en offrant à la future mère et l’enfant à naître un environnement adapté et sécuritaire.

Source : "le bébé est un mammifère" de Michel ODENT

Valérie Lenfant

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