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Le mal des transports : comment l’éviter et le soulager au naturel ?

Le trajet peut parfois être un vrai calvaire!!! Voici quelques astuces pour le rendre plus facile

3/10/23
Le mal des transports : comment l’éviter et le soulager au naturel ?

Le mal des transports, encore appelé cinétose ou cinépathie, est un trouble lié au déplacement qui touche 3 à 5 pour cent de la population. Il peut survenir lors d’un trajet en voiture, en train, en bus (mal de terre), en bateau (mal de mer ou naupathie), ou en avion (mal de l’air).

Plutôt rare chez les nourrissons, le mal des transports est courant chez les enfants de 2 à 12 ans et régresse fréquemment à l’adolescence. Certains adultes sont cependant touchés, il s’agit le plus souvent de femmes, surtout si elles sont enceintes ou pendant leurs règles, les personnes sujettes aux migraines sont souvent plus impactées. Les personnes âgées sont, elles, moins sensibles. 

Ce problème, habituellement sans gravité, entraîne des désagréments parfois très gênants. La personne touchée présente souvent un malaise diffus, elle a l’impression d’avoir la tête vide, n’a plus d’appétit, elle est somnolente. Elle montre une pâleur, des sueurs froides, des nausées, des vertiges, des maux de tête. Sa respiration est accélérée, sa salivation est importante et elle peut aller jusqu’à vomir.

Dans les cas les plus graves, très rares, c’est l’épuisement total avec apathie. Le risque majeur chez le jeune enfant est la déshydratation. En cas de vomissements très importants, il est donc impératif de s’hydrater très régulièrement malgré les vomissements. 

Tout rentre normalement dans l’ordre quelques instants après la descente du véhicule. 

Si les nausées, les vomissements ou les vertiges sont encore présents plusieurs heures après la fin du voyage, si une fièvre apparaît ou si ces symptômes sont systématiques et empêchent tous déplacements motorisés, alors il est souhaitable de consulter un médecin.

Toute personne ayant déjà été confrontée à cette mauvaise expérience, appréhende un prochain voyage, cette anxiété est un risque supplémentaire de développer à nouveau, ces troubles. En effet les facteurs pouvant aggraver la cinétose sont le stress, la fatigue, l’agitation, les excès alimentaires, la faim, la chaleur, les odeurs, …

Mais pourquoi l’organisme se met-il à émettre ses signaux si désagréables ?

Au niveau physiologique, le mal des transports s’explique par une discordance entre les informations que le cerveau reçoit des trois capteurs sensoriels permettant le maintien de l’équilibre : la vue, l’oreille interne, et la proprioception. L'oreille est l'organe de l'audition, mais également celui de l'équilibre. L’oreille interne ou labyrinthe contient les organes qui donnent le sens de l'équilibre. Les récepteurs de l’équilibre ou récepteurs vestibulaires informent, en permanence, le cerveau sur la position exacte de la tête et sur ses déplacements, ils sont sensibles aux accélérations linéaires et aux changements de direction. La proprioception correspond à l’ensemble des informations nerveuses transmises au cerveau par des capteurs neuro-sensitifs situés partout dans notre corps, on en retrouve beaucoup dans les muscles, tendons, articulations… Ces informations de proprioception parviennent jusqu’au noyaux vestibulaires du tronc cérébral.

Tous les paramètres, captés par ces trois systèmes et, reçus par le cerveau, vont permettre l’adaptation à l’environnement, l’ajustement de la posture, et la coordination des mouvements du corps : ils contribuent ainsi au maintien l’équilibre.

Sur la route, dans une voiture, les yeux voient et la proprioception détecte que le corps ne bouge pas dans l’habitacle de la voiture mais l’oreille interne capte un mouvement … le cerveau s’affole et ne comprend pas ce qui se passe ni comment s’adapter. Il analyse ce conflit entre les informations reçues comme une hallucination due à un toxique, un empoisonnement et va déclencher un réflexe salutaire en cas d’intoxication : les vomissements, le ralentissement de l’activité digestive, la somnolence…

De plus, au niveau du bulbe rachidien, où sont intégrées les informations sensorielles, prend naissance le nerf vague (système nerveux parasympathique). Ce nerf agit sur la régulation de la respiration, de la température, de la faim et la satiété, sur le stress et la digestion… ceci explique l’existence de symptômes concernant ces différents systèmes : nausées, vomissements…

Certaines mesures peuvent éviter ou diminuer la survenue du mal des transports :

-Tout d’abord, pour la majorité d’entre nous, il est préférable d’éviter de voyager l’estomac vide. Prendre une collation légère avant de partir, s’abstenir d'aliments trop lourds, trop gras, trop épicés, le lait difficile à digérer. Privilégier la nourriture solide. Selon la réaction de chacun, grignoter pendant la durée du voyage peut sauver la mise : à tester et à adapter à chaque cas.

-Boire régulièrement sur toute la durée du trajet, se rafraîchir les tempes et la nuque aussi souvent que nécessaire.

-Fuir le café, l’alcool, la cigarette avant le départ.

-Faire une bonne nuit de sommeil avant le départ, et partir le plus reposé possible : la fatigue est un facteur de risque supplémentaire.

-Éviter de porter des vêtements trop serrés, qui compriment l’estomac. Préférer voyager dans une tenue confortable.

-Éviter de trop chauffer, et entrouvrir les fenêtres pour laisser entrer l’air frais : la chaleur augmente la sensation de malaise.

-Attention au niveau sonore dans la voiture, la musique trop forte, peut être source d’anxiété qui augmentera le risque de mal des transports : les personnes sensibles ont besoin de calme.

-Faire des pauses régulièrement et se dégourdir les jambes.

-En voiture s’installer confortablement et être bien calé pour éviter, au maximum, les mouvements de la tête et du corps. Si possible s’installer à côté du conducteur. Pour les enfants, il est important d’avoir des sièges leur permettant d’être suffisamment haut pour avoir une vue dégagée, et  à côté d’une fenêtre pour ressentir l’air frais si besoin. 

-En train, préférer les places dans le sens de la marche. En bateau ou en avion s'asseoir en milieu d’appareil, c’est l’endroit  où les mouvements ont le moins d’amplitude. En bateau si possible, rester sur le pont.

-Fixer le regard sur un point de l’horizon, ou un point stable à l’extérieur du véhicule.

-Ne pas lire ni regarder un écran durant le voyage.

-Porter l’attention des enfants malades sur l’extérieur : le paysage, les occuper en chantant, en écoutant des histoires, en jouant (ex : celui qui trouve “la première voiture verte” a gagné, faire des additions avec les plaques d’immatriculation pour les plus grands…)

-Adopter une conduite la plus fluide possible, éviter les accélérations brutales et les changements de direction trop brusques.

-Pratiquer la respiration abdominale profonde ou la cohérence cardiaque est un bon soutien.

-Quand le mal de transport se déclare : fermer les yeux quelques instants, ouvrir la fenêtre et respirer l’air frais, si possible s’arrêter et faire quelques pas dehors.

Quels sont les moyens naturels que l’on peut mettre en place ?

-Macérât de bourgeon de figuier : à commencer 2 jours avant de partir. Chez l’adulte : 15 gouttes par jour dans un verre d’eau de préférence en dehors des repas, chez l’enfant de 1an à moins de 12 ans : 1 goutte par année d’âge ( ex: 8 ans 8 gouttes par jour).

-Les Fleurs de Bach peuvent être d’un grand secours pour réduire l’appréhension du voyage : Rescue ou Scléranthus, 3 gouttes 4 fois par jour sous la langue, à prendre pendant 2 ou 3 jours avant le départ puis juste avant de monter dans le véhicule. 

-L’hypnose est efficace pour aider à la re-programmation, et aider à envoyer les bons messages au cerveau. À pratiquer bien en amont.

-L’homéopathie peut aussi aider. Nux vomica, Cocculus, Borax, Petroleum ou Tabacum viendront à votre secours en fonction de vos symptômes.

-Le gingembre : très efficace, c’est la solution naturelle la plus étudiée, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît même son usage sous forme de poudre d’extrait sec à raison d’un gramme par jour, dans les nausées et vomissements liés au mal des transports. 

Son usage est déconseillé avant 6 ans, si prise d’anticoagulants ou si calculs biliaires.

  • Utiliser cru : une fine rondelle de rhizome à mâcher est très efficace, attention son goût est un peu piquant.
  • Sous forme de décoction à mettre dans un Thermos et consommer sur la route. Vous pouvez ajouter des feuilles de menthe poivrée, de mélisse, des fleurs de camomille matricaire à votre convenance. Faire un mélange, à parts égales, des plantes choisies. Compter 2 cuillères à café du mélange et ajouter le rhizome de gingembre râpé (4-5 grammes) pour 500 ml d’eau presque à ébullition, laisser infuser à couvert une dizaine de minutes.
  • Sous forme de poudre : 1 à 2 grammes par jour chez l’adulte. 1 gélule dosée à 250 mg 1 à 2 heures avant le départ et en reprendre 2 à 4h après.  
  • L’huile essentielle de gingembre (Zingiber officinale Roscoe)  En olfaction sèche : déposer une à 2 gouttes sur un mouchoir ou sur un stick inhalateur ou même sur le doudou de l’enfant de plus de 3 ans, et respirer si besoin. Ne pas utiliser chez la femme enceinte allaitante ni chez l’enfant de moins de 3 ans

-Essence de citron (citrus limon (L .) Osbeck) (à partir de 3 ans) : 1 goutte dans une cuillère à café de miel ou sur un morceau de sucre, à laisser fondre dans la bouche 10 minutes avant le départ.

-Huile essentielle de menthe poivrée (mentha x piperita L.) uniquement chez l’adulte, contre indiquée chez la femme enceinte ou allaitante : 1 goutte pure sous la langue ou sur un support neutre. Il est possible de respirer directement au flacon si nécessaire.

Pour l’habitacle de la voiture : 2 gouttes d'essence de citron et 2 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée sur un mouchoir,  poser ce dernier sur le tableau de bord. 

-Hydrolat de menthe poivrée : une alternative à l’huile essentielle chez les enfants (1cuillère à café par jour maximum jusqu’à 8 ans, puis à partir de 8 ans 2 cuillères à café par jour) Mettre 1cuillerée à café dans un verre d’eau à boire avant le départ ou dans une gourde pour boire durant le trajet.

-Hydrolat de lavande fine peut être pulvérisé dans la voiture au-dessus des personnes sensibles : rafraîchissement et apaisement seront alors ressentis.

Entrainement ??

Chez certaines personnes sensibles, voire très sensibles, au mal des transports, il peut être bénéfique d’habituer son corps à la perte de sens lors de mouvements, et d’apprendre ainsi à gérer la sensation de vertige qui s'ensuit.

Comment ? En pratiquant l’exercice du derviche tourneur, premier exercice du rituel des 5 tibétains, tout doucement, régulièrement, à son rythme, en augmentant la durée très progressivement, la sensation de mal être s’améliore voire disparaît. Lien vers une vidéo de l'exercice du derviche tourneur  (de 1:02 à 2:11).

 

Autres Astuces

-La médecine chinoise préconise la stimulation du point d’acupuncture Maître Cœur 6 (MC6) situé à la face interne de l’avant-bras, entre les 2 tendons, à 3 travers de doigts du pli du poignet. Cela agirait sur l’estomac, l’anxiété, la nervosité, et l’angoisse. C’est sur ce principe de stimulation que sont conçus les bracelets d’acupression indiqués dans le mal des transports.

De même le point situé sur le nombril agirait sur les nausées et vomissements, mettre un sparadrap sur ce point le stimule et aiderait aussi lors de cinétose.

Nous vous souhaitons à tous une bonne route et de très belles vacances !!!

Anne-Sophie Lemaire

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