Novembre : La Toussaint, Halloween, depuis l’autre monde…

Tous les ans, et ce depuis des millénaires, le mois de novembre est celui des défunts et de la mort. Cette célébration d’un point de vue Catholique est comme son nom l’indique, la célébration de tous les Saints (Toussaint) connus et inconnus (pas moins de 40 000 saints et martyrs sont ainsi célébrés chaque année), elle commence aux vêpres le soir du 31 octobre et se termine à la fin du 1er novembre. 

C’est au IV -ème siècle, que l’église Syrienne décida de consacrer une journée pour honorer tous les martyrs, mais ceux-ci devenant bien trop nombreux pour être célébrés individuellement, le Pape Boniface IV, décida, 3 siècles plus tard, de transformer un temple romain dédié à tous les dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les saints. Cette coutume se répandit ensuite en Occident, époque durant laquelle chaque Église locale la fêtait à des dates différentes jusqu’en 835, où elle fut fixée au 1er novembre, par le Pape Grégoire. 

Mais cette tradition remonte bien avant que le Christianisme ne fasse son apparition, ainsi les polythéistes (qui admettent l’existence de plusieurs divinités) avaient déjà pris l’habitude de se livrer à des rites autour de la mort et des défunts, après les dernières récoltes de l’année. 

A cette période propice, ou la nature se meurt alors qu’approche l’hiver, les Celtes croyaient en l’existence d’une nuit qui n’appartenait ni aux vivants, ni aux morts, mais se situait dans un lieu entre 2 espaces temporels : l’entre-monde. 

Ils considéraient en effet que l’irréel et le réel ne pouvait que coexister et que les morts pouvaient entrer en contact avec les vivants. Le rituel de la fête Samain (ou Samhain), ancien nom celte de la fête d’Halloween s’étalait alors sur 7 jours, du 29 octobre au 4 novembre d’après notre calendrier grégorien et se déroulait ainsi :

• Jour 1 : mémoire aux héros
• Jour 2 : mémoire aux défunts
• Jour 3 : cérémonie du feu :  Après avoir éteint le feu dans leurs habitations, les villageois se rassemblaient sur la grand' place. Les druides allumaient alors un grand feu sacré afin d’éloigner les mauvais esprits. Ce nouveau feu sacré était ensuite utilisé par les habitants pour chauffer leurs maisons et protéger leur foyer pour l’année.
• Jour 4 : grand jour de la Samain. Les morts refont surface. Les habitants ayant perdu un proche laissaient leur porte ouverte et une place à table pour l’accueillir.
• Jour 5, 6 et 7 : rassemblements populaires et familiaux

Les choses ont hélas, depuis, bien changé (marketing oblige !), alors qu’autrefois l’on fêtait la lumière et la résurrection, Halloween (nuit du 31 octobre), exportée dans notre pays depuis les Etats-Unis, célèbre aujourd’hui la peur et les démons, encourageant dans les rues, les enfants (mais aussi les adultes), à jouer à s’effrayer. 

Au Mexique, cette fête des morts est l’une des plus populaires et joyeuses du pays, son origine remonte à la civilisation Aztèque, qui avait coutume de célébrer les morts 2 fois par an, l’une des cérémonies étant consacrée aux enfants et l’autre aux adultes. Dans la culture mexicaine, cette fête est un moment heureux, durant lequel des pétales de fleurs sont semés sur les chemins menant aux cimetières, les tombes sont nettoyées et décorées avec des œillets d’Inde, les Zempaxuchitl, des offrandes sont faites aux morts. Dans les habitations, des autels sont dressés à la mémoire des défunts, on y amasse des photos, cierges, encens, fleurs, tête de mort en sucre, des petits crânes décorés de fleurs ou joliment peints, des bonbons, le pain des morts, etc…puis l’on se costume avec des tenues folkloriques comme celui de la Catrina, représentant le squelette d’une femme bourgeoise dont le crâne est orné d’un chapeau fleuri, l’on chante, l’on danse tout en préparant les plats favoris des disparus qui seront dégustés lors d’un grand banquet liant le visible à l’invisible.

Elle fut longtemps célébrée également chez nous dans la joie, jusqu’à ce que l’on se dise que tous les morts n’étaient peut-être pas des Saints, l’Eglise choisit alors de dissocier les défunts et les Saints, le 1 novembre demeura la fête des Saints et le 2 novembre la fête des morts, bien que cette distinction ne se fasse désormais plus. 

Dans la tradition spirituelle, la mort est associée à la résurrection, son symbole étant la graine : le corps est rendu à la terre, enfoui dans l’humus comme le fait la graine qui ne meurt que pour mieux renaître…

Joyeux Halloween !

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