Conseils en santé naturelle ...

Troubles du sommeil et symptômes anxio-dépressifs modérés de l’adolescent quelles solutions naturelles ?

« L’adolescence est cette période de passage d’une rive à l’autre » Françoise DOLTO

23/8/22
Troubles du sommeil et symptômes anxio-dépressifs modérés de l’adolescent quelles solutions naturelles ?

Définition d’un trouble du sommeil : bien qu’il n’existe pas de définition générale, il pourrait se résumer ainsi :

Un trouble du sommeil est un syndrome qui se caractérise par une perturbation cliniquement significative du sommeil, de la veille ou du cycle veille-sommeil.

  • En raison d’un dysfonctionnement dans l’organisation fonctionnelle dynamique veille-sommeil du cerveau ou d’un autre processus physiologique pendant le sommeil et dont dépend la physiologie, le développement, le comportement et la santé globale de l’organisme
  • Associé à une détresse importante (plaintes, insomnies…) et/ou un handicap important (altération des activités sociales et professionnelles…) ou à un risque accru de détresse
  • ne s’expliquant pas entièrement par des circonstances environnementales inadéquates pour le sommeil

Sachant que notre sommeil évolue également avec l’âge. Au moment de la puberté notamment, des transformations importantes au niveau de l’horloge biologique, entraînent une modification du cycle veille-sommeil.

Les causes de ce changement sont multiples : perturbations hormonales, tendance physiologique au retard de phase (majorée par l’utilisation des écrans), horaires chargés même en soirée alors que l’heure du lever en semaine demeure inchangée (impératifs scolaires)...

Le lundi matin pour certains adolescents ressemblent alors souvent au retour d’un voyage transsibérien et de ce Jet-lag social résulte une dette de sommeil importante qui ne sera pas sans conséquence sur l’humeur, les comportements à risque, les performances… Par exemple les élèves qui dorment moins de 7 heures en semaine ou qui montrent un décalage de plus de 2 heures de leur horaire de sommeil en fin de semaine sont plus sujets à l’humeur dépressive et leurs résultats scolaires sont moins bons que ceux qui dorment plus de 8 heures ou qui comptabilisent moins d’une heure de décalage de l’horaire de sommeil en fin de semaine.

A cela s’ajoute pour beaucoup d’adolescents un sentiment de mal être général qui peut en fonction de l’évolution pubertaire en augmenter les symptômes.

Selon Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste (1988) « L’adolescence est cette période de passage d’une rive à l’autre ». Un carrefour de la vie, une bascule du monde de l’enfance vers celui de l’adulte, mais aussi une phase durant laquelle vont se percuter violemment des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et culturels. 

Durant cette transition, entre 10 et 19 ans (mais qui peut être plus longue selon les enfants), l’adolescent se confronte à des enjeux de séparation, de différenciation, il doit également vivre le deuil de l’enfance et reconstruire l’image d’un corps qu’il ne reconnaît plus. Ces bouleversements peuvent parfois entraîner l’émergence d’une psychopathologie, le plus souvent transitoire, mais qui, si elle passe inaperçue, peut avoir un impact sur le fonctionnement de l’enfant et ses acquisitions scolaires. En 2017 une enquête suisse révélait qu’environ 95% des jeunes interrogés estimaient que leur santé globale et leur qualité de vie étaient bonnes voire très bonnes, même si l’on sait que bon nombre d’entre eux risquent, quand même, de faire l’expérience de symptômes psychiatriques durant cette période délicate. La pandémie du Covid, et notamment le confinement n’ont pas arrangé les choses puisque l’on enregistre, au sein de cette population, une augmentation constante de certains symptômes psychoaffectifs, de troubles du sommeil et/ou de difficultés d’endormissement. Autre fait alarmant : la consommation d’alcool et de cannabis chez ces jeunes adultes devient une pratique courante : en 2018, une enquête révélait que 70% des adolescents de 15 ans, consommaient régulièrement de l’alcool, les motifs invoqués étant dans la plupart des cas « pour le plaisir », « se calmer/dormir » et « oublier ses soucis ».  

La prise en charge de ses enfants passent avant tout par la prévention, ce qui signifie un repérage le plus tôt possible des adolescents « à risque » et si nécessaire d’une évaluation globale de la santé physique et psychique qui devra être conduite par un spécialiste (pédiatre ou pédopsychiatre). Dans les cas de troubles légers, il est cependant tout à fait possible de faire appel aux plantes : 

La Valériane (Valeriana officinalis L.) la Valériane est une plante herbacée qui mesure de 1 à 2 m de hauteur, commune en Europe. Elle apprécie les sols, frais, humides et les zones ombragées, c’est pourquoi on la trouve le plus souvent aux bords des fossés, des ruisseaux ou cours d’eau, dans les prés et les bois. Son nom latin vient de « valere » qui signifie « être en bonne santé »

Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), la valériane est considérée comme étant un sédatif léger, capable de favoriser le sommeil et d’améliorer sa qualité, quand il est perturbé en raison d’un état de stress ou d’anxiété. 

Elle possède des propriétés anxiolytiques : notamment par la présence d’acide valérénique qui agit sur le métabolisme du GABA (un neurotransmetteur qui maintien l’équilibre entre excitation et inhibition dans le système nerveux central), en inhibant sa recapture et en stimulant sa libération.

L’action sédative et hypnotique de la Valériane, serait renforcée par la présence d’un lignane (l’hydroxypinorésinol qui est neuroprotecteur et antioxydant) et de 2 flavonoïdes, l’hespéridine et la linarine.

Elle peut être utilisée chez l’adolescent (de plus de 12 ans), dans un contexte de fatigue, de troubles du sommeil associés à un trouble anxiodépressif léger. Elle ne présente pas de contre-indications particulières, bien qu’elle soit déconseillée en cas d’allergie aux plantes de la famille des caprifoliacées ou en cas de sensibilité aux substances actives. En revanche, elle peut augmenter l’effet des médicaments de synthèse de type anxiolytiques, antidépresseurs ou anticoagulants : un avis médical est nécessaire en cas d’association.

Sachez enfin que la Valériane est très rarement donnée seule et sous forme de tisane (notamment du fait de son goût, qui est extrêmement désagréable !), elle sera plutôt conseillée associée à d’autres plantes ou prise sous forme de gélules (se référer aux recommandations du fabricant pour la posologie). Pour terminer, cette plante sera à privilégier dans les cas de stress intériorisé, lorsque l’adolescent « implose »

La Passiflore (Passiflora incarnata.L), plus connue sous le nom de « Fleur de la passion » est une plante grimpante, originaire du Mexique et du Sud Est des Etats Unis, de la famille des Passifloracées.

Cette plante, considérée comme efficace dans la prise en charge des troubles du sommeil et des symptômes modérés du stress notamment chez l’enfant et l'adolescent, entre selon l’OMS, dans la catégorie des sédatifs légers. Elle calme l’agitation nerveuse, réduit l’insomnie et l’anxiété tout en soulageant si nécessaire les troubles gastro-intestinaux qui peuvent en découler. Elle est également connue pour soulager les règles douloureuses, les névralgies et palpitations.

Elle possède une activité hypnotique, anxiolytique, anticonvulsivante, antispasmodique musculaire et analgésique. Elle stimule la production de sérotonine et agit sur le système gabaergique (ses extraits induisent des courants GABA dans les neurones de l’Hippocampe). C’est une plante maîtresse de l’anxiété avec agitation, hyperactivité et stress extériorisé : à l’inverse de la Valériane, l’adolescent « explose ».

La Passiflore ne présente aucune toxicité, mais, toujours selon le principe de précaution, son usage n’est pas recommandé chez la femme enceinte, allaitante et l’enfant de moins de 12 ans. A ce jour l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), n’a pas signalé de précautions d’emploi sur l’utilisation de compléments alimentaires contenant cette plante. 

La passiflore pourrait interagir avec les antidépresseurs, anxiolytiques de synthèse ainsi qu’avec les anticoagulants  (avis médical indispensable en cas de prise concomitante).

La Gemmothérapie : les effets de la gemmothérapie (tout comme la phytothérapie) chez l’enfant seront potentialisés si elle s’associe à un statut nutritionnel et micronutritionnel adapté : alimentation riche en oméga 3 pour la mémoire et vitamines du groupe B et magnésium pour les troubles nerveux.

Le bourgeon de Tilleul (Tilia tomentosa) : ce macérât harmonise le système nerveux et apporte quiétude et réconfort. Antispasmodique, il favorise la prévention des maux de ventre des plus anxieux (qui ont tendance à somatiser). Par ses vertus sédatives, il améliore la profondeur du sommeil et calme les hyperactifs. Son effet anxiolytique et sédatif s'exerce via le système gabaergique (en activant les récepteurs GABA).

La présence de farnésol, un alcool sesquiterpénique (que l’on retrouve dans l’HE apaisante d’Ylang Ylang) produit cet effet sédatif, alors que ses flavonoïdes, ,quercétine, acide ellagique, acide gallique ou encore ses catéchines exerce une action anxiolytique. Il renferme également des acides aminés et oligo-éléments clés dans le développement de l’enfant : fer, zinc, magnésium et silicium. Il sera conseillé chez l’enfant présentant des troubles du sommeil avec réveils nocturnes et/ou difficulté d’endormissement.

Dosage recommandé : Macérât glycériné concentré, 1 goutte par année et par jour, diluées dans un peu d’eau (7 gouttes maximum pour les enfants jusqu’à 13 ans).  Il est conseillé de débuter par 3 gouttes par jour et d’augmenter d’1 goutte par jour jusqu'à la dose maximum pour un bon résultat.

Dosage adulte : 16 gouttes maximum par jour, généralement en 2 prises (8 gouttes le matin et 8 gouttes le soir).

Parfois un enfant qui ne parle pas, nous invite simplement à parler de nous à lui : « Je vais te parler de l’enfant que j’étais, je vais te dire ce qui m’habitait, moi, dans mes silences »

Jacques Salomé

Car n’oublions pas, que nous aussi, un jour, nous avons été adolescent !

Sources :

« Grand manuel de phytothérapie » d’Eric LORRAIN, La Phytothérapie Européenne n° 124 et 127, Livre “Le sommeil et ses pathologies approche clinique transversale chez l’adulte et l’enfant” SFRMS, Godbout R. Le développement d’une approche clinique pour les troubles du sommeil en Pédopsychiatrie. Sante Ment Que. 2015. été ; 40(2):252-74. Français. PMID. 26559219

Valérie Lenfant

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit.

Chacun de nos conseils est complet et individualisé